Lilian s'il te plait
Dijon
Alexandre10h37. « Bon, j’en peux plus. Je vais bien, même super bien, alors je ne peux pas supporter que tu fasses la gueule comme ça. Dis moi ce qui ne va pas. Parles moi. Je peux peut-être t’aider.
- Je fais pas la gueule. »
Silence.
« Non bien sûr. »
Silence.
« C’est tout ce que tu dis alors ?
- Oui.
- Merci. La fin de l’année risque d’être sympa. Je crois que je vais dès maintenant me mettre en quête d’un nouveau voisin de classe.
- Non. Je veux dire, non c’est pas la peine. En fait voila l’an prochain j’aimerais faire médecine, mais je ne sais pas si j’y arriverai. Je ne sais pas comment faire pour y arriver. Et c’est dur de se dire qu’on a pas la capacité de rêver. Pour toi tout est plus simple, ça y est tu as tout réussi.
- Détrompe toi, tout n’est pas fini pour moi. Tout peux arriver à tout le monde, il suffit d’y croire. Ce que tu veux n’est pas inimaginable. Il suffit, c’est sûr, de bosser un peu plus l’an prochain, mais tu y arriveras j’en suis sûr.
- C’est gentil de me le dire ; mais ce n’est pas la peine si tu n’y crois pas.
- Mais qu’est-ce que tu raconte ? Enfin… »
Mes yeux rencontrant ceux de Mademoiselle Pernois nous fixant, stoppent net ma langue qui s’agitait. Et plus aucun son ne s’échappe de ma bouche. Comme une mule en transhumance, je baisse la tête et me remets au travail. Je gratte le papier de ma plume légère en jetant de brefs coups d’œil en direction de mon voisin. Lilian semble avoir retrouvé le sourire. Enfin !
A midi, comme un enfant qui voit le jour pour la première fois, il s’émerveille. J’ai gagné. Oui, ils ont changé la disposition du self. Ça fait déjà une semaine à vrai dire, mais je n’ose lui dire. Je suis content de moi. Une fois de plus.
« Tu peux m’attraper une pomme Lilian s’il te plait ? »
Merci.