Rêve dernier : l'angoisse (partie 2)
Dijon
Déborah
J'approche lentement de la créature. Cette dernière semble avoir détecté ma présence et se met à convulser étrangement. Sa surface noire ondule, se tord, tandis que ses multiples tentacules s'agitent frénétiquement. Nullement intimidée, je continue d'avancer, droit devant. L'énorme masse noire se dresse face à moi, pulsant tel un gigantesque coeur. Me voilà assez proche. Je tends mon bras droit et vise le centre de la créature. Au moment où l'eau sous pression jaillit de ma main, des dizaines de tentacules se dressent devant moi et font obstacle à mon attaque. Un sifflement puissant retentit et se répercute en écho tout autour de moi. Les tentacules se figent, et soudainement, fondent sur moi. Instinctivement, je place mes mains en protection devant mon visage. C'est alors que se forme autour de moi ce qui semble être une bulle acqueuse. Mais une bulle d'une solidité à toute épreuve. A l'extérieur, les tentacules s'agitent, frappent, mais ne parviennent pas à entrer. Je vous ai eu. Tout à coup, une main se pose sur mon épaule et me fait sursauter. Je me retourne et constate qu'il s'agit de mon double, venue me prêter main forte. « Et maintenant, on fait quoi ? »
Mon double pointe son doigt devant elle. Alors que je regarde dans la direction indiquée, je suis frappée d'horreur. Face à nous, un énorme gouffre noir, de plusieurs dizaines de mètres de diamètre. La bouche du monstre. Paniquée, je regarde l'autre moi, espérant qu'elle nous sauve in extremis. Au lieu de ça, elle me dit tanquillement :
« Nous allons à la source. »
Mon double pointe son doigt devant elle. Alors que je regarde dans la direction indiquée, je suis frappée d'horreur. Face à nous, un énorme gouffre noir, de plusieurs dizaines de mètres de diamètre. La bouche du monstre. Paniquée, je regarde l'autre moi, espérant qu'elle nous sauve in extremis. Au lieu de ça, elle me dit tanquillement :
« Nous allons à la source. »
L'orifice buccal de la bête se referme sur nous, nous plongeant dans le noir.
Au bout de quelques minutes, nos yeux accoutumés à l'obscurité nous dévoilent un étrange paysage.
Nous nous trouvons dans une énorme cavité, ressemblant vaguement à une grotte, très sombre. Les parois internes du monstre sont recouvertes d'un épais mucus qui s'écoule lentement, et vient stagner dans le fond de la cavité, dégageant une odeur pestilentielle. Toujours protégées par notre bulle, nous voyageons dans les entrailles de la créature. Soudain, mon double pointe quelque chose du doigt.
« La voilà ! »
« La voilà ! »
Droit devant nous, suspendue à la voute par de multiples lianes de chair, une fille nue, blonde, endormie. Je n'y crois pas. Encore... Un autre moi. Mon double reprend la parole.
« C'est elle la source.
« C'est elle la source.
- Comment ça ?
- C'est le toi angoissé, le toi rongé par la peur et le stress. C'est elle qui nourrit ce monstre. Il faut l'éliminer. »
L'éliminer... Comment je pourrais faire ça ? Elle est moi.
« Si tu ne le fais pas, c'en est fini de nous. Tu veux donc mourir ? »
Non. Je ne veux pas. Je veux profiter de la vie. Profiter de ma famille, de mes amis. Je ne veux plus être rongée par cette angoisse perpétuelle. Il faut mettre fin à tout cela. Je prends une profonde inspiration, et me dirige vers la fille suspendue. Elle semble comme morte. Seule une légère respiration trahit encore la présence de vie à l'intérieur de ce corps inerte. Voilà donc ce que je suis devenue. Des larmes commencent à perler au coin de mes yeux.
L'éliminer... Comment je pourrais faire ça ? Elle est moi.
« Si tu ne le fais pas, c'en est fini de nous. Tu veux donc mourir ? »
Non. Je ne veux pas. Je veux profiter de la vie. Profiter de ma famille, de mes amis. Je ne veux plus être rongée par cette angoisse perpétuelle. Il faut mettre fin à tout cela. Je prends une profonde inspiration, et me dirige vers la fille suspendue. Elle semble comme morte. Seule une légère respiration trahit encore la présence de vie à l'intérieur de ce corps inerte. Voilà donc ce que je suis devenue. Des larmes commencent à perler au coin de mes yeux.
Je serre les poings, me concentre de toutes mes forces sur ce moi que je hais, ce moi qui a failli me détruire. Un puissant courant se met à tourbilloner autour de moi. Je sens la force de l'eau couler dans mes veines. La force du renouveau. La force qui va me libérer. Car maintenant, je prends un nouveau départ. La puissante masse d'eau qui tourne autour de moi se concentre alors en un jet surpuissant qui, à la vitesse de l'éclair, va s'abattre sur la fille endormie. Les lianes qui la retenaient prisonière sont instantanément pulvérisées et une explosion de vapeur d'eau emplit les lieux d'un brouillard opaque. Je n'arrive plus à respirer. Une sensation étrange m'envahit. J'ai... J'ai l'impression d'être allongée. J'ouvre les yeux. Un plafond banc. Où suis-je ? Il y a des gens qui s'agitent autour de moi. On crie. Il y a une jeune fille aussi. Mais je ne distingue pas bien ses traits. Tout est flou. Je ne comprends pas.