Premier billet : Angoisse
Léopold
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Angoisse
En mon ventre étalant ses anneaux
Dans des arabesques de douleur,
Étrillant ma colère et ma peur,
L’angoisse dessine ses canaux,
Répand son fiel en mon sein blessé,
Verse le sel dans mes plaies ouvertes,
Et étale sur mon corps inerte
D’épaisses traces de sang tressées.
Si le temps un instant s’arrêtait,
Poursuivant à jamais cet été,
Sans doute, alors, partirait le stress.
Mais jamais tel sentiment ne passe ;
Il s’enroule et se sert dans les tresses ;
Et je souffre, et j’ai peur, et j’angoisse.
J’ai un petit sourire, pas vraiment satisfait. Ce n’est pas terrible. Peu m’importe. Ca ira pour aujourd’hui. Je ferme les fenêtres de Guillaume et Thibault. Je vais manger, il est tard et j’ai faim.
Je me pousse en arrière en prenant appui sur le bureau et me lève pour contempler encore une fois cette pièce que je quitte bientôt. Un léger ricanement s’échappe seul de ma gorge lorsque j’aperçois une tâche blonde dans le miroir.