Laisse-moi reposer sur tes épaules
Dijon
Sylvia 
« Reste encore un peu... Je te déposerai... » Il dit ça en passant la main dans mes cheveux, les étirant un peu puis faisant retomber les boucles sur mes épaules. « Francis, je sais ce qu'il va se passer si je reste, et tu le sais aussi. Et j'ai cours à 16h. » Désolée, mon demi-dieu, mais je ne louperais pas mon cours sur le Mal, même pas pour Toi. Sa main suit la courbe de ma taille, creusée par ma position allongée sur le côté. Et je me rend compte que Sa présence me rassure, sur ce que je suis, ce que je fais. Il est mon seul point de repère dans cette ville. Mais en même temps, j'ai peur que l'on reste figés pour l'éternité dans ces rôles que l'on s'est attribués ; encore une fois je suis tiraillée entre une sécurité immobile et un besoin de changement. Je ne veux pas sacrifier Ca pour rien...Je me lève, doucement, un peu vaseuse encore. Mes vêtements sont éparpillés un peu partout dans la pièce. Mon corps se déplie comme un chat ; je pars à la recherche des mes sous-vêtements. « Ca m'a fait plaisir de te voir, p'tit bout, tu pourrais donne un peu plus de nouvelles ! » Je marmonne un « Mouif, désolée. » en enfilant mon jeans.
Je pose mes lèvres un instant contre les Siennes. Comme j'aime T'embrasser, comme j'aime sentir ce goût de Toi sur ma langue ! J'attrape mon sac, jette un coup d'oeil au réveil avant de sortir. Et merde...
Je cours à l'arrêt de bus, attend cinq bonnes minutes (bordel de putain de merde), monte, essouflée par l'angoisse qui s'installe petit à petit. Me grille une clope entre l'arrêt et la fac. Escaliers. Souffle court. Re-escaliers. Marcher dans ce long couloir m'aide à reprendre ma respiration. Je regarde l'heure, puis accélère le rythme. Je sens quelques regards, je sais que mes longues jambes attirent l'attention lorsqu'elles font de si grandes enjambées. Ma salle, enfin. Je frappe deux coups discrets, abaisse la poignée, et pousse la porte.