La fille de l'autre soir

Publié le par Bételgeuse

Dijon
Sylvia

Il le faut. C'est le moment, je le sens, je le sais. Le moment d'affronter à nouveau ma Vérité extérieure. L'arme est là, emballée de carton et de plastique, couches rassurantes qui m'en séparent encore. Je l'ai acheté hier, mais n'ai pas trouvé le courage de me retrouver face à lui. Lui qui bientôt me connaîtra mieux que quiconque, lui qui sera comme un nouvel amant, un amant sans jugement, qui ne me renverra que moi, mon propre Moi, sans déformation, sans artifices, forçant mes yeux à poser un regard étranger sur mon enveloppe charnelle. Et si... Je le gardais pour plus tard ? Plus tard il sera trop tard, pense aux tréfonds, pense à la quête de Soi, c'est maintenant ou jamais. Maintenant ou jamais.
Je le pose délicatement sur mon lit, le regarde quelques instants, appréhension. Comme ce petit stress présent dans tout début d'histoire sexuelle. Je m'approche de Lui, et d'une main commence à le déshabiller. Très lentement. Puis la curiosité pointe son nez, qu'adviendra-t-il APRES ? Ma deuxième main vient aider la première, arrachant les habits de carton qui furent si rassurants. Je veux te trouver nu, te mettre à nu comme tu me mettras à nu, je veux me connaître à travers Toi, je veux que tu m'aides à retrouver mon Moi, nu, tu seras nu. Nous serons nus, comme des vers, et nous nous connaîtrons jusqu'au coeur.
Te voilà tel que tu es. Et me voilà dans toi, sur toi. Reflet glissant et immatériel, qui es-tu pour sembler si réel ? A mon tour à présent. Violemment je me défais des morceaux de tissus qui m'empêchent d'accéder à ma Chair. Le choc n'est plus le même, cette fois je l'ai cherché, je le voulais, je voulais ce malaise, l'analyser et le comprendre. Je ne tremble pas. Calme et pâle de ce besoin de me confronter à mon Image, je suis une pierre, je suis un rocher millénaire, et mes failles portent la connaissance du monde. Mes cheveux sont rivière de sang sur mes épaules de marbre. Je reconnais la fille de l'autre soir, celle qui se touchait à s'en évanouir, et cette fille c'est... Moi. Mon double, ma moitié, ma Chair qui complète mon Esprit. Enfin tu es là. Depuis si longtemps j'attendais ce moment, celui des retrouvailles. Tu m'as blessée, et je ne l'oublierai pas. Mais nous voici face à face, et le moment n'est plus à la négation de ton existence propre.
Nous voici face à face et bientôt nous nous connaîtrons jusqu'au coeur.

Publié dans Sylvia

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
D
Dis donc "Julian" on dirait que tu as un fan :-p<br /> Pour en revenir à l'essentiel -c'est à dire au fragment de Bétel-, c est...aussi glauque que magnifique. Comme tes deux derniers fragments, j'en suis sortie avec pour sentiments un mélange de malaise et de jubilation. C'est toujours aussi fort et aussi bon. Bravo ^^ <br />  
Répondre
B
hihi merci!! Le problème c'est que maintenant, je me demande comment continuer sans vous décevoir.... Mais j'essaie, j'essaie!!
C
Bonjour les "étoiles " !!! bis Julian !!! pour répondre à ta question "bételgeuse" je pense sincèrement que vous ètes tous bien car écrire ce n ' est pas facile faut avoir de l ' imagination ce qui n ' est pas toujours le cas et pour tout te dire vous me faites lol parfois je suis mdr les  "gros mots" j ' en dit aussi et vos petites bagarre gentille allez bis à vous tous ... à plus tard ... et Julian est tout de même très brillant  je ne m' en cache pas ... Corinne
Répondre
B
dis tout de suite qu'il n'y a qu'Altaïr qui écrive des textes valables sur ce blog... T_T
Répondre
C
Bonsoir vous tous  !!! bah l ' ai ou Julian ? Juliannnnnnnnnnn c ' est Corinne tu nous narre un super texte ? Bizzzzzzz
Répondre
B
serais-tu en train d'insinuer que Sylvia n'est pas courageuse??? (fais gaffe à toi, grrrr)
Répondre