Marie et Alexandre
Tours
Léopold
Mes cils frottent contre ses cheveux tandis que j’ouvre les yeux. Je sens son corps nu contre le mien. Une de mes mains frôle l’un de ses seins, mon bras passé autour de sa taille. Son dos frotte contre mon torse tandis qu’elle bouge un peu, pour s’installer plus confortablement sans doute. Ca y est. J’ai couché avec elle. Finalement, ce n’était pas grand-chose. Quelle importance cela peut-il avoir, réellement ?... Je ne sais pas quoi faire. Je suis allongé sur son lit, dans sa chambre, ses parents probablement dans la leur, dans cet appartement de Tours, loin de ma maison d’où mes aïeux doivent être en train de partir sans même mon père pour leur dire au revoir. Que dois-je faire ? La réveiller ? Rester ici, à côté d’elle ? Je déteste rester éveillé une fois que je ne dors plus, à perdre mon temps dans mon lit. Je veux être actif, je veux quitter sa maison où j’ai répandu ma semence, exécuté mon devoir. Mais je ne bouge pas. Je n’ose pas la réveiller. Il est neuf heures deux.
J’attends. Je ne bouge pas. Le temps passe.
Les minutes s’écoulent à une lenteur incroyable. Et puis elle bouge. Je saute sur l’occasion.
« Salut, Marie. »
Elle râle une seconde, ses paupières papillonnent.
« Marie. »
Elle me regarde. Elle sourit.
« Salut, Léo. Tu ressembles à un ange, avec la lumière de la fenêtre. »
Elle se retourne pour me faire totalement face. M’embrasse. Haleine moyennement fraîche. Je m’allonge sur le dos pour y échapper, et elle fait de même à côté.
« Tu as passé une bonne soirée, Léo ? »
Je réfléchis. D’abord, que je sache la vérité, pour moi. Ensuite lui inventer une réponse. Voyons. Oui, c’était pas si mal après tout. Il fallait juste oublier qu’il s’agissait d’elle.
« C’était… c’était très bien, même si l’expression est un peu plate. »
Elle a un petit rire.
« C’était très bien, oui. Je vais manger chez Alexandre ce midi. Tu viens avec moi ? »
J’ai cru mal entendre, là. Je suis en train de rendre cocu son petit copain, et elle me propose d’aller manger avec elle chez lui.
« C’est d’accord. »
Je n’ai pas vraiment envie de voir ce plouc, mais après tout, ça peut être intéressant.
« Tu viens prendre une douche ? »
Je souris et me lève, avant de l’aider à faire de même.