La place aux cent noms
Dijon
Alexandre
La place aux cents noms. On a fini par s’y retrouver sur cette fameuse place, à force de chercher un café avec terrasse, un café accueillant, un endroit où les cafés sont bons, forts et crémeux. Bref c’est là, dans un décor de colonisation que nous nous sommes posés a la terrasse, sur deux chaises autour d’une table. C’est bien comme ça que nous sommes. Installés, une veste sur le dos, profitant davantage de la lumière du soleil que de sa chaleur ; nous racontant notre moi passé.
Ma main entre la table et la sienne réchauffée par cet amour fraternel. Ma Laura. Tu es là, bien là. Ma main est là, elle tremble un peu, tu en prends soin. J’ai peur. J’ai peur de poser certaines questions, peur des réponses, de moi. Peur des raisons pour lesquelles elle ne veut pas rentrer à la maison, peur de lui demander.
Ses mains me rassurent. Nos rires sont vrais, la joie s’est assise à notre table. Rien ne peut arriver, de quoi ai-je peur ? On parle de tout et de rien, beaucoup plus de tout que de rien. C’est au tour de mes « amours » d’être décortiqués par notre conversation. Malgré des efforts insensés je ne parviens pas à lui cacher l’existence du démon callipyge ; gêné j’oriente la conversation sur ses fameuses raisons. Son regard se perd dans mon dos, comme si elle essayait de voir l’eau de la fontaine, pas celle qui coule, non, pas celle là. Celle qui est dans le bassin. Renferme t’elle un secret ? C’est de l’eau, ce n’est pas clair, elle la fixe. Elle transperce la fontaine, s’y plonge corps et âme, n’est plus avec moi ici. Comme pour obéir à mes pensées, elle se lève, et s’élance en direction de la fontaine, je me retourne cligne des yeux, elle est bien en pleine course, heureusement elle ne s’y jette pas, mais dépasse le monument. Brusquement s’arrête ; un beau jeune homme face à elle. Elle semble le connaître. Serait-ce cette raison ? Quelques minutes de discussion, ça doit faire longtemps qu’ils ne se sont pas vus, il ont même dus être proches. Il est brun. Grand. Elancé. Mignon.
Désolée d’être partie comme ça. C’était qui ? Julian. Et tu le connais d’où ce Julien ? Julian, c’est un ex, ouais on peut dire ça comme ça !! C’est lui la raison ? Non. C’est quoi alors ? Parlons d’autres choses .
On s’exécute. Il l’a perturbée c’est sûr. N’est-ce qu’un ex ?
Un ciné, Le diable s’habille en Prada, et on se quitte, sur un resto. A très vite. Enlassades, embrassades, et enlarmades.