Tes Lèvres
Dijon
JulianTes lèvres. Oh oui tes lèvres. Encore. Encore une fois. Tu es si douce. Petit papillon, dépose une fois encore le chatouillis de tes ailes diaphanes tout contre ma bouche embrasée, embrasse moi... Petit papillon de vent, pétale d'une fleur d'alizé qui souffle délicatement dans le creux de mes lèvres, le jeu de nos haleines qui s'entrelacent...
Mon rhume est revenu. Un brin de soleil, je sors sans écharpe, me croyant guéri, et tout recommence à zéro, le nez qui coule, la gorge enrouée qui me fait mal, cet étau sur mon crâne. Pourquoi me laisses-tu tomber, ô mon corps chéri ? Pourquoi es-tu si faible en ce moment où j'ai tant besoin de ta force ? Depuis ce baiser, ce doux baiser, je ne peux pas t'oublier, je ne peux pas l'oublier. Ma Lola, au souffle divin, tu as animé en moi le golem du Ca, un golem fait de sang qui palpite dans mes veines et manipule chacune de mes pensées. Ton souvenir imprimé sur la surface rouge irriguée de ma bouche enflammée... Est-ce que je rêve ? Je mords ma langue, le goût salé du sang se répand dans mon petit intérieur buccal et me ramène à la réalité. Allongé sur mon lit, je me tords en tous sens, je me prélasse. Comme j'aimerais que tu sois là, à côté de moi, petite Lola... Avec toi, tout est si magique, tout est si conventionnel, on se découvre lentement, on se désire, et j'aime ça. Laura, Jill, Gautier, je vous ai connu trop vite, je n'ai pas eu le temps de vous désirer vraiment. Mais je ne regrette rien, je ne pense plus à vous. Aujourd'hui, il n'y a plus que Lola, Lola et notre amour-cliché, si délectable. Julian et Lola, ces deux prénoms qui sonnent si bien ensemble. Monsieur Mahogany, voulez-vous prendre mademoiselle... Petite coquine, tu ne m'as toujours pas dit ton nom de famille ! C'est peut-être un peu tôt... Peut-être vais-je trop vite, ne prend pas peur ! Je n'aurais pas dû t'embrasser jeudi, c'était peut-être trop précipité pour toi... Ne m'en veux pas Lola, si tu savais comme je regrette... Je te vois en robe blanche scintillante, ma petite princesse... Qui a dit que les garçons ne rêvaient pas aussi ? Je voudrais être ton prince, ton prince charmant, et t'emporter sur mon cheval blanc, dans mon château d'argent. Non, pas de sexe, pas encore, c'est trop tôt, il faut savourer, ne pas précipiter. Je ne veux pas découvrir ton corps, pas encore. Il faut que tout soit parfait, il faut que je sois parfait. Mais il y a ce durcissement, il y a ces pensées. Corps, Esprit, laissez moi en paix, laissez moi être Coeur, juste un coeur qui bat sans corps et sans cerveau. Les trois Miroirs. Cessez de vous battre, Lola est à moi. Non, à moi ! Non, à moi ! Stop, pas de rixe, pas maintenant. Il faut que tout soit parfait, il faut que nous soyons parfaits.
J'ai peur, si peur de ne pas te plaire, de ne pas être à la hauteur. Je suis charmant, mais je ne suis pas un prince. Je ne suis qu'un garçon comme les autres, ton souvenir glissé entre mes lèvres...