Peur froide
Dijon
Julian
« Vous vous êtes protégés ? »
Merde Nalvenn. Merde. J’ai rien d’autre à te dire.
« Julian, est-ce que vous avez fait ça sans préservatif ?
« Julian, est-ce que vous avez fait ça sans préservatif ?
- Merde Nalvenn. »
Elle me regarde de l’autre côté du rideau de costumes qui pendent sur les cintres du rayon. Ses yeux se font blizzard dans le magasin et me foudroient.
« Non Julian, tu n’as pas à me dire merde. Tu as rompu avec Lola, ok. Je n’ai aucun jugement à porter là-dessus, même si je ne comprends pas pourquoi tu as fait ça alors que tu l’aimais. Après tout ça ne me regarde pas, hein ? C’est toi qui dirige ta vie. Mais dans deux jours je me marie, et j’aurai à côté de moi mon meilleur ami qui ne sait pas si il est séropositif ou non, tout ça à cause d’une connerie de soirée avec ce connard de Jonathan. C’est moi qui ai envie de te dire merde tu vois. Merde, Julian. »
Sa voix se met à trembler. Une froideur de verglas se répand autour de nous.
« C’est pas parce qu’il est gay qu’il a le sida, dis-je pour la rassurer.
- Tu sais très bien que c’est une population à risque. Julian il faut que tu ailles faire un test de dépistage.
Elle me regarde de l’autre côté du rideau de costumes qui pendent sur les cintres du rayon. Ses yeux se font blizzard dans le magasin et me foudroient.
« Non Julian, tu n’as pas à me dire merde. Tu as rompu avec Lola, ok. Je n’ai aucun jugement à porter là-dessus, même si je ne comprends pas pourquoi tu as fait ça alors que tu l’aimais. Après tout ça ne me regarde pas, hein ? C’est toi qui dirige ta vie. Mais dans deux jours je me marie, et j’aurai à côté de moi mon meilleur ami qui ne sait pas si il est séropositif ou non, tout ça à cause d’une connerie de soirée avec ce connard de Jonathan. C’est moi qui ai envie de te dire merde tu vois. Merde, Julian. »
Sa voix se met à trembler. Une froideur de verglas se répand autour de nous.
« C’est pas parce qu’il est gay qu’il a le sida, dis-je pour la rassurer.
- Tu sais très bien que c’est une population à risque. Julian il faut que tu ailles faire un test de dépistage.
- Ok, j’irai quand j’aurai le temps.
- Non, il faut que tu le fasses aujourd’hui !
- Oui Nalvenn, oui ! Laisse moi au moins le temps de payer mon costume, j’ai rien à me mettre pour ton foutu mariage.
- Oui Nalvenn, oui ! Laisse moi au moins le temps de payer mon costume, j’ai rien à me mettre pour ton foutu mariage.
- Mon foutu mariage t’emmerde, tu sais. »
Nous sortons du magasin sans rien dire. Mon costume dans un sac. Le froid dans l’air a gelé nos cœurs. J’ai envie de lui dire que je suis désolé, que je ne le pensais pas. Mais l’angoisse qu’elle a glissé en moi me contamine peu à peu. Peut-être que Jon m’a refilé quelque chose, oui, et peut être que c’est grave. Je ne sais pas ce qui nous a pris. Sur le moment, je ne pensais à rien. Je ne me suis même pas rendu compte de notre inconscience. Que vais-je devenir si je suis…
Nous arrivons sur la place de la Libération. Un grand cône blanc se dresse dans une broussaille de petits sapins blanchis, à côté d’une énorme bulle en plastique transparente, au centre d’un arc de cercle de maisonnettes en bois. C’est le marché de Noël qui achève de s’installer.
« Sylvain arrive en train demain soir de Besançon, me dit froidement Nalvenn.
Nous sortons du magasin sans rien dire. Mon costume dans un sac. Le froid dans l’air a gelé nos cœurs. J’ai envie de lui dire que je suis désolé, que je ne le pensais pas. Mais l’angoisse qu’elle a glissé en moi me contamine peu à peu. Peut-être que Jon m’a refilé quelque chose, oui, et peut être que c’est grave. Je ne sais pas ce qui nous a pris. Sur le moment, je ne pensais à rien. Je ne me suis même pas rendu compte de notre inconscience. Que vais-je devenir si je suis…
Nous arrivons sur la place de la Libération. Un grand cône blanc se dresse dans une broussaille de petits sapins blanchis, à côté d’une énorme bulle en plastique transparente, au centre d’un arc de cercle de maisonnettes en bois. C’est le marché de Noël qui achève de s’installer.
« Sylvain arrive en train demain soir de Besançon, me dit froidement Nalvenn.
- Ah bon ?!
- Tu peux l’héberger chez toi ?
- Je n’ai pas beaucoup de place dans mon appart, tu sais.
- Moi non plus, et on a toujours Mathieu à la maison. Si tu ne veux pas c’est pas grave, je trouverai un autre moyen. »
Sylvain… Voilà bien longtemps que je n’ai pas vu ! As-tu changé ? Reconnaîtras-tu en moi le Julian que tu connaissais ? Le Julian d’avant le Clan de Maïa et Sethi, le Julian guilleret, un petit étudiant tout frais qui ne concevait pas combien le fait de sourire pouvait être difficile… Me reconnaîtras-tu ? Où bien le temps a-t-il fait de moi un autre être ?…
- Moi non plus, et on a toujours Mathieu à la maison. Si tu ne veux pas c’est pas grave, je trouverai un autre moyen. »
Sylvain… Voilà bien longtemps que je n’ai pas vu ! As-tu changé ? Reconnaîtras-tu en moi le Julian que tu connaissais ? Le Julian d’avant le Clan de Maïa et Sethi, le Julian guilleret, un petit étudiant tout frais qui ne concevait pas combien le fait de sourire pouvait être difficile… Me reconnaîtras-tu ? Où bien le temps a-t-il fait de moi un autre être ?…