Comme les cinq doigts de la main
Dijon
Lola
Je me réveille tout doucement. Les filles ont absolument tenu à ce qu’on sorte hier soir. Elles disaient que le premier week-end de Décembre, ça se fête. Si ça n’avait pas été ça, ça aurait été autre chose de toute façon !
Nous sommes allées à l’O’brady, petit bar de Dijon qu’on affectionne tout particulièrement. Je ne m’en étais pas rendue compte, mais entre les cours et mon histoire avec Julian, cela faisait une éternité qu’on ne s’était pas retrouvées toutes les cinq ensemble.
J’ai donc retrouvée ma Clara, amie de toujours. Depuis la maternelle pas une seule prise de tête, pas une engueulade. Elle est bien trop douce et compréhensive pour ça !
Il y a aussi Zoé… Voilà quatre ans déjà qu’elle est avec son copain, et autant de bonheur, de petites prises de tête et de chipotage ! J’admire leur couple… surtout maintenant que je me rends compte que je fais fuir tous les hommes qui osent s’approcher de moi.
Zoé et Clara sont les deux meilleures amies du monde, elles ont toujours été là. Et puis d’années en années sont venues se greffer Anne-Ka et Gwen à notre trio d’enfer. Nous sommes maintenant unies toutes les cinq. Les cinq doigts de la main.
Elles ne me disent rien, mais je sais que cette soirée est organisée pour moi, pour me remonter le moral. Elles sont tellement touchantes à redoubler d’efforts pour me faire oublier mon échec avec Ludo, puis celui avec Julian. Mon cœur si froid depuis quelques jours se réchauffe peu à peu à leur contact. Nous rions, nous buvons, et nous rions encore. Je crois que rien ne pouvait me faire plus de bien.
Cette histoire avec Julian m’a vraiment foutu un vilain coup au moral. J’y croyais tellement… et le pire c’est que je ne peux m’empêcher d’y croire encore. Depuis qu’il m’a quitté, je n’ai aucune nouvelle. Plus les jours passent et plus je perds l’appétit, plus je me sens bizarre. Je ne pensais pas que le perdre me ferait si mal.
Les filles ne cessent pas de parler, sans doutes pour ne pas laisser à mon esprit l’occasion de s’évader pour penser à Julian. Je suis tellement touchée de tous les efforts qu’elles mettent en place alors qu’elles m’avaient prévenue, alors qu’elles étaient contre cette union selon elles trop rapide et trop dangereuse. Elles auraient toutes les raisons de me balancer des petits « On te l’avait bien dit » dans les dents, mais elles n’en font rien.
Elles savent me respecter tout en m’aidant. Me consoler tout en me secouant un peu. Me faire rire sans pourtant en rajouter.
Elles me connaissent si bien. Mes amies. Ma famille de cœur.
Que serais-je sans vous ?