Un peu d'air
Dijon
Alexandre
16h37. Je regarde par la fenêtre ce ciel blanc. Blanc à n’en plus finir. Une infinité de blanc. Comme le plafond de ma chambre. De ma chambre bleue. Dans les Alpes aussi ma chambre était bleue. Mais là-bas, le ciel n’était pas blanc. Les couleurs chatoyantes de l’automne finissant…DRRIIIINNNGGGG !!!!!!!!!!!!!!!!!!
Mince j’ai dû me perdre. Tant pis, j’aurai la suite du cours de math demain matin. Je demanderai à je ne sais qui de me le passer pour que je recopie, car Lilian fait toujours la gueule. Et je ne sais toujours pas pourquoi.
Je prends le bus en haut de l’avenue Victor Hugo. Il y a des heures comme celle-ci, où le bus est plein à craquer. On se tasse, on s’entasse. On suffoque. Ou presque. En plus le temps parait long, plus long, quand on est mal installé. Coincé entre une paroi et la porte qui s’ouvre, se referme. S’ouvre de nouveau…
Place Darcy, je peux enfin souffler. Seulement souffler. L’air devient respirable. Et plus froid. Plus frais. J’attends la correspondance, direction : mon domicile. Un téléphone sonne. Le mien. Numéro inconnu. Je décroche. Mon souffle se coupe. Abstraction totale du monde qui m’entoure. Ma respiration s’accélère, mon cœur bat à tout rompre. Il veut sortir de ma cage thoracique. Je l’entends. Au bout du fil, le chef de centre.
« …
- D’accord. Alors à mercredi.
- Merci. Bonne soirée, au revoir. »
Palpitations. Je me sens tout chose. Mercredi je me fait habiller. Habiller. C’est formidable. Je ne pensais pas que ça allait se passer aussi vite. C’est mes parents qui vont être contents quand je vais leur annoncer la nouvelle.