It's over now

Publié le par Sargas

Lille

Damien
 
damien-bis.jpgJulie expire un grand coup. Son bassin est sur le mien. Les premiers mouvements sont très lents, laissant le temps aux chairs de s'apprécier l'une et l'autre. Mes mains, posées sur ses hanches, les forcent à se coller encore un peu plus à mon corps. Mon sexe entre encore plus profondément. Je sens les doigts de Julie se contracter sur mon torse. Un étrange mélange de douleur et de plaisir passe sur le visage de ma partenaire. Elle pose un regard sur moi qui me fait presque froid dans le dos. Le même regard que le premier soir. Un regard brûlant, où brûle le désir de la chair. Un regard pourtant froid, dépourvu de tout sentiment autre que celui de la satisfaction de posséder sa proie. Je me retrouve face à l'animal qui m'a dévoré la première fois qu'il a posé ses pattes griffues sur moi. Sa bouche prend d'un coup possession de la mienne. Ses mouvements de reins se font plus violents que jamais comme si elle cherchait à se transpercer. Je ne peux m'empêcher de penser à toutes ces métaphores sur les bêtes à deux bouches. Les deux bouches me dévorent, essaient d'aspirer chaque parcelle de vie en moi. Pendant un instant, j'essaie de résister mais les mouvements du corps de Julie sont un appel à la débauche. Plaqué sur le dos, je bouge à peine. Julie s'est retournée et m'offre son dos et sa croupe à contempler. Je vois mon sexe s'enfoncer en elle un peu plus à chaque fois. Mes mains la plaquent contre moi. Son dos repose sur mon torse, mes mains pétrissent ses seins, mes mâchoires se resserrent autour de son cou. Elle frissonne puis me demande de la mordre encore plus fort. Nous restons plusieurs minutes dans cette position, mes mains allant de ses seins à son sexe, de son sexe à sa bouche. Julie roule sur le côté. Elle me regarde la contempler. Elle est superbe. Un visage et un corps splendides. Elle me sourit, bizarrement. Une sorte de démence semble l'habiter. Elle se met à quatre pattes, puis pose la tête sur le coussin. Ses doigts écartent vulgairement les lèvres de son sexe. Elle y plonge son majeur, puis le ressort et le porte à sa bouche. Elle murmure son désir que je la prenne ainsi. L'acide en moi s'est depuis longtemps propagé. Mes veines et mon sexe en sont parcourus depuis le début. Je la prends, ne m'offusquant pas de la bestialité de nos ébats. Ses doigts pressent son clitoris alors que mes coups de reins sont de plus en plus brutaux. Elle exprime son plaisir par des spasmes de son corps et par des cris. Nous jouissons tout les deux, quasi simultanément. Nos corps s'effondrent l'un à côté de l'autre. Il n'y a que nos respirations. Tout à coup, Julie sort du lit. Elle se dirige vers la salle de bain. J'entends l'eau couler. Presque un quart d'heure passe. Ce n'est pas son habitude de rester aussi longtemps sous la douche. Généralement, elle vient aussitôt se remettre dans le lit. Sinon elle aime me garder en elle la plupart du temps. Mais là... Je décide d'aller la rejoindre, tentant d'échapper à mes pensées toujours pleines de remords après un tel comportement animal. Je pousse la porte de la salle de bain. La buée s'est invitée sur les murs et les parois de la cabine de douche. J'ouvre la cabine. Julie y est assise dans un coin. En pleurs. Je ferme aussitôt le robinet chromé et enveloppe Julie dans une serviette. Je la sèche et l'accompagne sur le lit. Elle pleure encore.
« Qu'est-ce qu'il y a Julie?
- Ce corps... Ce corps, Damien... Il me dégoûte. »
Alors qu'elle finit sa phrase, elle se relève et fait tomber la serviette à ses pieds. Ses mains pendent le long de son corps. Quiconque voit ce corps nu, ne peut rester de marbre.
« Ce corps, je n'en veux plus.
- Mais Julie, tu es une fille splendide! Que reproches tu à ton corps? Il est parfait!
- Justement Damien. Je séduis les hommes par ma beauté, certains se battent pour m'avoir dans leur lit. J'ai toujours profité de cela. Je suis une salope. Une traînée. »
Je ne m'attendais pas un pétage de câbles chez Julie. Elle m'a toujours parue si sûre d'elle. Je ne sais pas quoi lui répondre.
« Je ne suis pas quelqu'un de bien. Quand je veux quelqu'un, que je le désire, j'utilise mon corps. J'aime la chaire plus que je n'aime les gens. Je ne peux finalement me contenter d'une seule personne. Damien, si tu savais le nombre de personne avec qui j'ai couché. Je ne suis jamais restée avec quelqu'un parce que je me lasse. J'ai toujours besoin de voir autre chose, d'en voir plusieurs à la fois, si tu vois ce que je veux dire... »
Long silence. Julie est encore nue devant moi. Je me suis couvert au fur et à mesure. Sa nudité ne semble pas la gêner.
« Mais pourquoi maintenant, Julie? Pourquoi me dire cela maintenant? Si tu n'es pas heureuse, je...
- Tu ne comprends pas Damien. Je me suis attachée à toi. Tu ne m'as pas traitée comme une salope alors que finalement je me comportais comme. Tu es différent des autres.
- Alors que se passe t'il?
- J'ai réfléchi Damien. Je veux que l'on arrête de sortir ensemble.
- Mais... Si tu le veux... Je sais que je t'ai blessée en t'annonçant que je voulais partir.
- Non. Tu n'y es pas du tout. Rien n'est de ta faute. Juste que le moment est venu de stopper cela. De m'arrêter. Tu as déjà bien assez souffert. Trop même. Je sais que tu aimes Sofia plus que quiconque...
- Mais...
- Ta décision est belle, Damien. Je ne peux qu'être encore plus honteuse de moi, en voyant comment tu agis par amour et moi comment j'agis par désir. Je ne veux pas t'apporter de souffrances en plus, car je sais que je ne changerai peut être jamais. Je veux que tu vives tranquille. Je ne te mérite pas. »
Elle me regarde, les yeux emplis de larmes. Elle dépose un baiser sur ma bouche. Puis, toujours nue, elle s'allonge à ma place habituelle. Elle se tourne vers l'extérieur du lit. Je me place derrière elle et passe mes bras autour d'elle, comme autour d'un enfant. Je sens sa peau frémir sous mon étreinte. Elle s'endort. Tout ce qu'elle m'a dit ne cesse de se bousculer dans ma tête. Lui ai-je assez montré que je ne la voyais pas que comme un corps sans âme, juste bon à baiser? A t'elle compris que je l'avais aimé quand même, malgré Sofia.
« Je sais Damien. Je sais.
- Quoi?
- Je lis dans tes pensées. Je sais que tu m'as aimé. Que je n'étais pas qu'un corps et que tu ne me vois pas comme un monstre. Merci. Merci. J'espère que tu iras bien, mon seul amour. Mon seul et unique. »
 

Publié dans Damien

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A
Eh ben euh... c'est vrai que c'est particulier... C'est un peu effrayant, qu'est-ce qu'elle va devenir, elle ?...
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M
Vraiment beau... Triste aussi, mais beau !
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S
Alti, je dirais juste que oui, elle débale et Damien lui a déjà tout déballé. Juste que c'est vrai que souvent y'a beaucoup de choses qui restent dans la gorge, mais que finalement, la relation plu qu'atypique Julie/Damien, qui à la base n'ont rien d'autre que le côté physique, bestial d'une relation, se sont offerts l'un à l'autre, alors que ces deux là ONT un vrai problème de communication. Voilà un peu cette particularité de cette relation ^^ . Et quand aux relations de Damien, il est vrai qu'elle sorte de l'ordinaire, mais Damien n'est pas ordinaire par nature, et ce qu'il vit est particulier... mais ça arrive à des gens des relations pareilles... les relations et l'amour ne sont pas formatés.
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M
Je trouve qu'il a quand même des relations amoureuses complètement surréalistes ce Damien, et des nanas complètement désequilibrées... Ou c'est juste mon impression?super fragment en tout cas
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A
Trop triste encore. Rhooo. Mais superbe texte en tout cas.
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