Chère Lola,
Paris
Julian
Chère Lola,
hier je me suis acheté du papier à lettres et une plume, et de l'encre. Figure toi que Nathan m'a envoyé un colis de Dakar avec un petit encrier, assez ancien. Dedans il y avait une clé, celle de son appartement. Je sais que tu n'aimes pas son « jeu de piste », alors je ne veux pas t'en parler trop longtemps.
Comme promis, je t'écris depuis Paris où je me suis installé -temporairement- chez une amie, Laura, je ne sais pas si je t'en avais déjà parlé, c'est la soeur d'Alexandre, tu sais, le pote de mon frangin. Aujourd’hui il y a un vent violent à l'extérieur, et l'appartement sent le vieux mégot mouillé. Nous avons fait une petite soirée hier avec ses deux autres frères, des jumeaux, très sympas d'ailleurs. Je me suis couché tard et je suis un peu fatigué, d'autant plus que je passe mes journées à chercher un petit job ici. N'importe quoi me ferait l'affaire, mais ça n'a rien d'évident, surtout quand on a qu'un Deug de Lettres Modernes en poche... Le chômage est une bête coriace.
A part ça, je me suis remis à lire beaucoup, et à écrire. Je vais au cinéma aussi, je me suis procuré la carte UGC illimité pour pouvoir me nourrir un peu de tout ce qui se fait en ce moment. Il me semble que je suis resté trop longtemps à ne rien faire, et Laura me secoue un peu, ce qui ne me fait pas de mal. Elle m'emmène au théâtre, bientôt à l'opéra, dans des musées. Paris est une ville fascinante.
Je dois te laisser maintenant. Ecrire à l'ancienne avec une plume et de l'encre, c'est assez éprouvant, je n'ai pas encore l'habitude. Je t'écrirai une autre lettre bientôt, mais toi n'hésite pas à me répondre quand tu auras le temps.
Je t'embrasse,
Julian
PS : le bébé va bien ?