Quelque chose ne va pas

Publié le par Altaïr

Dijon
Julian

Goutte à goutte, un bruit d’eau s’écoule dans les murs. Je suis allongé sur un lit vert mousse. Il fait frais. Tout est couleur vase. Englué dans les draps aux multiples replis humides. J’entends de l’eau qui coule, ça vient des murs, et de cette pièce que je pressens mais que je ne peux pas voir, jouxtant la chambre, parce qu’il m’est impossible de me redresser. Où suis-je ? Je suis déjà venu ici. Je connais cette odeur de macération, l’air imprégné d’eau qui flotte dans cet appartement. Où suis-je ? Je sais maintenant que je dors, tout cela est un rêve. J’ai un goût de sang dans la bouche. Chaque fois que j’avale ma salive, il me semble que c’est une gorgée d’hémoglobine que je fais rouler dans mon œsophage. C’est dingue comme les rêves peuvent être précis au niveau des sensations parfois. Ce goût de sang et ce bruit d’eau. Que se passe-t-il ? Je sens qu’il se passe quelque chose. Je ne saurais dire où, je ne saurais dire pourquoi. Mon cœur est un œil qui scrute et qui voit ce que je ne peux pas voir. Ne fais pas ça. Je suis là dans ce lit qui n’est pas le mien, ce lit de personne. Comme dans… dans quoi déjà ? Non. Pas ça. Au dessus de ma tête, le ventilateur brasse l’air qui respire de buée. Il y a quelqu’un. Quelqu’un d’autre. Pas très loin. Quelqu’un qui m’appelle. Je me redresse.
Le bus roule en hoquetant. Une lourde mélancolie s’est abattue sur moi aujourd’hui, sans que je puisse en distinguer l’origine. Je repense à Nalvenn, à ces flocons dans ses yeux, à mon incapacité à lui venir en aide. Je lui parlerai la prochaine fois. Je repense à Lola, à sa main si douce entre mes doigts. Je me sens coupable. Coupable de n’avoir rien dit à Nalvenn. Coupable de penser à Lola pour oublier cette culpabilité qui me ronge. Vendredi approche. Dans moins de quarante huit heures, nos deux êtres se percuterons à nouveau, et j’ignore ce qui va se passer. Peut-être ne voudra-t-elle pas de moi, peut être a-t-elle seulement pris ma main l’autre jour parce qu’elle n’avait pas le choix. Pourquoi est-ce si dur de penser que je pourrais vraiment lui plaire ? J’ai peur. Je ne veux pas voir s’envoler ce ballon plein de rêve que j’ai gonflé pour elle et moi avant même d’avoir pu m’en saisir, ce serait trop injuste. Je me sens mal. Il est des jours où rien ne va sans que l’on puisse savoir pourquoi. Au réveil, on le pressent. La journée sera mauvaise. Il n’y a dès lors aucune alternative, et on se laisse happer par cette pensée noire qui nous avale en ouvrant grand sa gueule. Ma luciole, par deux fois tu es venue me tirer de cet état minéral dans lequel je m’étais enfermé chez moi. N’est-ce pas à moi de venir t’aider aujourd’hui ? Oui, moi aussi je peux être là pour toi. Je le promets, demain, j’irai chez Nalvenn.

Publié dans Julian

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
B
je trouve très étrange la réflexion sur le rêve dans le rêve...Sinon, bah rien à signaler, c'est bien qu'il décide de se bouger le cul!! lol Je suis pas d'accord, ils ne finiront pas ensemble, il faut qu'il y ait un truc, non, c'est pas possssssiiiiiibble!!!!!!!! souvenez-vous, les histoires d'amour finissent mal... (8)
Répondre
B
"nos deux êtres se percuterons"OH MY GOD!!!!!!(Bétel' veille toujours!!)oui oui je finis la lecture...
Répondre
A
Je suis très d'accord avec Aldé, il a exprimé ma pensée :)
Répondre
A
Hihihi. (non, je n'ai rien à ajouter)
J
Je fais suite à ton appel à recrutement. Malheureusement, je suis déjà très pris par l'écriture sur mon blog ou ailleurs et ne peux participer d'avantage.
Répondre
A
Dommage !
A
C'est beau et hyper réaliste, qui n'a pas ressenti ce serrement de coeur qui prémisse à l'Amour. Julian et Lola, ensemble et pour toujours j'en suis sûr!!!
Répondre
A
Et le preum's alors?! Bon merci Aldé, ça me fait plaisir. Quel enthousiasme et quel optimisme !