Sexual Healing

Publié le par Bellatrix

Bruxelles
Angela

Les applaudissements fusent de part et d’autre du bar. C’est un véritable succès. Maxime et son acolyte Arnaud nous donnent un avant goût de leur propre composition, un délice pour des ouïes sensibles au groove et au soul. Inès et Jade sont en grande conversation ponctuée de fous rires et de tapes sur les genoux. Je me demande ce qu’elles ont à se dire ces deux là, elles se détestent. Terry et Océane, elles, comme à leur habitude, draguent. Mais attention, quand il s’agit d’appâter le sexe faible, comme elles aiment le qualifier, elles sortent l’artillerie lourde. Et vas-y que je me déhanche sur la piste, que je te fais des regards coquins, une bouche sensuelle légèrement entre ouverte, ç’en est pathétique. Le pire, c’est que ça fonctionne plutôt bien. On a dit le sexe faible, non ?
Quant à moi, la cinquième roue du carrosse, je sirote tranquillement un cocktail aux saveurs exotiques, me laissant bercer par les mélodies entonnées par mes amis. J’observe la foule de petites minettes postées au bas de la scène. C’est qu’ils en font craquer plus d’une ces deux là ! Arnaud n’est pas trop mon style de mec, un peu trop « fashion victim », il sait qu’il plaît, il en use et en abuse. Et Maxime, ahhhh Maxime…
L’alcool fait peu à peu sont effet. J’ai presque envie de fermer les yeux et de m’assoupir. Terry, l’américaine, vient me sortir de mes songes.
« Qu’est ce qu’il est beau Maxime ! Je me le ferais bien ce soir ».
Mais Terry, ce que tu ne sais pas c’est que la fin de soirée, il la passe avec moi. Je ne prends même pas la peine de lui répondre, juste un petit sourire en guise d’acquiescement. Terry et moi, éternel combat du mal contre le bien. Déjà à l’époque où j’ai rencontré Hugo, elle voulait me le piquer. Quand elle a compris qu’il n’était pas attiré par les rousses au teint laiteux et à la voix rauque, elle a laissé tomber. Elle a son charme, j’admets. Maxime prend la parole « Merci à tous d’être venu, ça nous touche beaucoup ! Pour terminer, nous allons vous chanter une chanson de Marvin Gaye intitulée « Sexual Healing »… Je la dédicace tout spécialement à mon ange, elle se reconnaîtra ».
Je vois débouler devant moi, quatre folles aux yeux écarquillés ! Je prends peur. Elles parlent toutes en même temps. C’est là que je réalise, que c’est moi « mon ange », que cette chanson est pour moi. Je sens mes joues brûler de confusion. Maxime, entonne alors l’air de cet artiste qu’il sait que j’apprécie tout particulièrement, « Baby I'm hot just like an oven, I need some lovin', And baby, I can't hold it much longer, It's getting stronger and stronger, And when I get that feeling, I want Sexual Healing ». Mon esprit recherche un sens à tout ça. Un message. Pourtant, c’est clair. « Petite cachottière » me lance Inès d’un air mécontent.
Je tente désespérément de les rassurer, je ne leur cache rien, ou presque.
« Il n’y a rien entre Maxime et moi ! Tout au plus une forte amitié, et puis je suis avec Hugo, point ! Fin de discussion. »
Elles se reposent toutes dans le canapé, un peu déçues par ma réponse. Les filles, toujours à l’affût d’un ragot croustillant à se mettre sous la dent. La voix suave de Max pénètre mon cerveau en ébullition, ses yeux entrent en contact avec les miens. Il me fixe. Oui, cette chanson est bien pour moi. Et le message est clair. Un petit sourire en coin, gêné, se dessine sur mes lèvres. Je baisse la tête. Et à cet instant, je n’ai qu’une envie, l’embrasser, le serrer contre moi, au diable la bonne conscience, au diable Hugo qui ne donne plus signe de vie depuis une semaine. J’ai l’impression d’être seule dans la salle. Son centre d’intérêt. Je suis flattée. Elles sont jalouses. Le public entier se lève et applaudit les deux artistes. La voix était parfaite, l’interprétation plus encore. Il descend de scène et je sens qu’il s’apprête à me rejoindre. J’ai hâte. Hâte de passer cette soirée avec lui. Il me fait vibrer. Je suis transportée, un sentiment presque amoureux m’envahit. Je sens une légère pression sur mon bras gauche, c’est lui. Je me retourne doucement en passant la main dans mes cheveux, ne sachant ce que je vais bien pouvoir lui dire.
« Hugo ?? Mais qu’est ce que tu fais là ? ».
A la recherche d’un quelconque soutien visuel, je tombe sur la bande des quatre. En voyant leur air déconcerté, je comprends vite que l’aide ne viendra pas d’elles.
« Il faut qu’on parle, me lâche Hugo. »
- Heu… Bonjour, comment tu vas depuis une semaine, tu m’as manqué, bien sur c’est trop demandé !
- On va chez moi, viens. »
Il glisse sa main dans la mienne, j’avais oublié la douceur de sa paume. Et sans me demander mon avis, m’emmène vers la sortie. Je l’arrête et lui dis d’attendre quelques secondes. Je me précipite vers la table des filles. J’anticipe un « je vous expliquerai demain » avant de recevoir l’assaut d’un millier de questions. Je griffonne quelques mots sur un sous verre que je tends à Océane, seule personne de confiance de l’assemblée.
« Donne ça à Maxime ».

Publié dans [Angela]

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B
Hihihi! C'est fait exprès... la suite arrive ;-)
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D
argh c'est cruel de faire intervenir hugo comme ça à la fin ! <br /> la suiiiitteeuuuh ! <br />  
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A
Roh...
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B
LOL blondinette!
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A
Qui moi? Non, c'est ma double personnalité, désolé, je lui ai dit de ne plus revenir.
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