Traqué
Dijon
Julian
Partout autour de moi se dresse l’ossature du labyrinthe, son cartilage-dédale. Je sens Anubis, à même ma chair, à même mes os. Je ressens son flair qui me palpe à distance, me hume et me traque, suivant ma trace. La sueur s’écoule des murs. C’est ce qui me trahit, ce ruissellement de transpiration, cette peur froide qui coule sur mon corps et l’enduit de terreur. Ceci est mon parfum. Un parfum pour mieux me localiser. Je vois passer une femme aux cheveux roux, presque rouges, rouge sang. Ses cheveux dégoulinent de sang. Je me mets à courir, dans le labyrinthe de l’horreur, je m’élance dans la course contre mes propres cauchemars. Lâchez-moi, ne vous accrochez pas à mes chevilles, les serpents qui se tordent dans mon ventre dans un bouillonnement de feu. Ca ne s’arrêtera donc jamais ? Le museau long du dieu-chacal s’avance lentement. J’ai beau courir, je ne parviens pas à avancer. Et lui me rattrape, inexorablement. Le voilà tout près…
Je me réveille en sursaut.
Il fait de plus en plus froid. Un début de Novembre d’une beauté lumineuse et pâle. Le soleil brille dans un azur glacial. Les saisons se détraquent. J’arpente mon appartement en tremblant, emmitouflé dans un pull et d’épaisses chaussettes : le chauffage fonctionne mal, et nous n’avons plus d’eau chaude dans l’immeuble, comme à chaque fois que l’Hiver approche dangereusement. Comme je regrette la chaleur de Juillet…
Vibration sur la table de chevet. J’émerge d’une dissertation laborieuse et m’approche du téléphone salvateur. Un texto de ma belle Lola qui m’extrait pendant un court instant, un instant magique, de ce réel si maussade. Je goûte à l’insensible, pendant ces quelques secondes, à ce fruit délicat que l’on ne nomme pas. Ma fleur d’alizé…
Puis tout revient, le réel et sa lourdeur brute, et ce malaise qui se développe en moi, comme un essaim, un essaim de questions qui bourdonnent.
Il fait de plus en plus froid. Un début de Novembre d’une beauté lumineuse et pâle. Le soleil brille dans un azur glacial. Les saisons se détraquent. J’arpente mon appartement en tremblant, emmitouflé dans un pull et d’épaisses chaussettes : le chauffage fonctionne mal, et nous n’avons plus d’eau chaude dans l’immeuble, comme à chaque fois que l’Hiver approche dangereusement. Comme je regrette la chaleur de Juillet…
Vibration sur la table de chevet. J’émerge d’une dissertation laborieuse et m’approche du téléphone salvateur. Un texto de ma belle Lola qui m’extrait pendant un court instant, un instant magique, de ce réel si maussade. Je goûte à l’insensible, pendant ces quelques secondes, à ce fruit délicat que l’on ne nomme pas. Ma fleur d’alizé…
Puis tout revient, le réel et sa lourdeur brute, et ce malaise qui se développe en moi, comme un essaim, un essaim de questions qui bourdonnent.
Pourquoi Anubis ? Pourquoi ce rêve ?
La femme aux cheveux de sang.
Pourquoi ?
La femme aux cheveux de sang.
Pourquoi ?
La Nausée.
Pourquoi ?
Pourquoi ?
Pourquoi ?
Pourquoi ?
Pourquoi ?
Pourquoi ?
Pourquoi ?